par Antoine Boulad dans L'Orient littéraire
2019 - 02
 Son écriture qui confirme son efficacité sert le combat qu’elle mène. 
Avec son deuxième roman, Roula Azar Douglas approfondit le sillon 
qu’elle avait décidé de creuser dans la littérature francophone 
libanaise, celui de donner une ampleur aux thèmes récurrents de nos 
sociétés contemporaines, de prolonger par des constructions romanesques 
qui s’en font les échos convaincants, des faits divers de la vie 
quotidienne, réservés habituellement au journalisme.
Son écriture qui confirme son efficacité sert le combat qu’elle mène. 
Avec son deuxième roman, Roula Azar Douglas approfondit le sillon 
qu’elle avait décidé de creuser dans la littérature francophone 
libanaise, celui de donner une ampleur aux thèmes récurrents de nos 
sociétés contemporaines, de prolonger par des constructions romanesques 
qui s’en font les échos convaincants, des faits divers de la vie 
quotidienne, réservés habituellement au journalisme.
 
 
2019 - 02
 Son écriture qui confirme son efficacité sert le combat qu’elle mène. 
Avec son deuxième roman, Roula Azar Douglas approfondit le sillon 
qu’elle avait décidé de creuser dans la littérature francophone 
libanaise, celui de donner une ampleur aux thèmes récurrents de nos 
sociétés contemporaines, de prolonger par des constructions romanesques 
qui s’en font les échos convaincants, des faits divers de la vie 
quotidienne, réservés habituellement au journalisme.
Son écriture qui confirme son efficacité sert le combat qu’elle mène. 
Avec son deuxième roman, Roula Azar Douglas approfondit le sillon 
qu’elle avait décidé de creuser dans la littérature francophone 
libanaise, celui de donner une ampleur aux thèmes récurrents de nos 
sociétés contemporaines, de prolonger par des constructions romanesques 
qui s’en font les échos convaincants, des faits divers de la vie 
quotidienne, réservés habituellement au journalisme.
La violence domestique – la souffrance d’une femme que la culpabilité 
mais aussi les valeurs traditionnelles empêchent d’admettre et de dire à
 ses proches qu’elle est victime de son mari – avait été le sujet de son
 premier récit. Récidiviste pour le meilleur, Douglas publie aujourd’hui
 une histoire subtile, toute en nuances, qui pose de manière 
intelligente la problématique de l’euthanasie. 
L’histoire débute (et s’achève d’ailleurs) dans une salle d’audience, à 
Montréal, le 3 juin 2010. On juge. On vocifère. Noura, douce 
Méditerranéenne d’origine libanaise, était une artiste peintre 
prometteuse. On accuse son mari, Danny Denunzio, d’avoir interrompu sa 
vie radieuse. Une journaliste griffonne nerveusement dans son calepin.
Le Jour où le soleil ne s’est pas levé est celui d’un accident de 
voiture, un « cataclysme » qui précipite Noura dans le coma et Danny 
dans une expérience à la fois douloureuse et amoureuse, de caractère 
tout à fait exceptionnel. Celle du temps tout d’abord qui s’étire à 
l’infini, qui s’égrène de plus en plus lentement. « Un mois après 
l’accident ». « Deux cents jours après l’accident »… Celle ensuite de 
l’interrogation, de l’introspection, des doutes. Le mari apprend que sa 
femme lui avait caché, ainsi qu’à ses amies intimes, sa grossesse. Il 
découvre ainsi une autre vérité paradoxale : le bonheur de deux êtres ne
 dépend pas de la connaissance qu’ils ont l’un de l’autre. Celle de 
l’amour enfin. Bien que rentrant, six mois auparavant, d’une Florence 
éternelle, d’art et d’amour, c’est auprès du corps inerte de sa femme 
que l’homme découvrira à quel point sa vie dépendra de celle de sa 
conjointe. « J’ai enlacé son corps, synchronisé ma respiration à la 
sienne… Avec elle. Collé à elle. Dans un monde en marge du monde. Je 
l’ai caressée, massée, embrassée. Je lui ai parlé du matin jusqu’au 
soir. » 
Cependant, Noura s’enfonçait dans les couches de plus en plus basses de 
sa vie végétative. Et lorsqu’elle succombera, la société qui ne l’entend
 pas de cette oreille accusera son mari d’égoïsme. La société dégaine et
 tire sur tout ce qui s’aime. Elle réclame la réclusion à perpétuer. 
Tuer par amour est tabou. La loi l’interdit. « Ne permettons pas le 
meurtre au nom de la compassion. » Mais Danny l’a-t-il vraiment tuée ? 
La salle de l’audience est comble. « La question, êtes-vous pour ou 
contre l’euthanasie n’est pas pertinente. On devrait la remplacer par : 
dans quels cas l’euthanasie devrait être un choix ? » Le jugement de 
Danny qui assure sa propre défense attire une foule venue des quatre 
coins du Canada. Son plaidoyer est vibrant. « Je suis contre 
l’euthanasie lorsque demeure un infime espoir, une toute petite lueur 
qu’au bout de l’enfer, il n’y a pas une interminable nuit. Mais lorsque 
l’affection est incurable et grave et que la souffrance physique et 
psychique est permanente, insupportable, inapaisable, ce que la loi 
considère comme un acte criminel peut être un ultime acte d’amour. »
 BIBLIOGRAPHIE 
Le Jour où le soleil ne s’est pas levé de Roula Azar Douglas, éditions Noir Blanc et Caetera, 2018, 131 p.
 
 
