La vie triomphera
Dès les premiers indices de beau temps libanais , tels des oiseaux migrateurs , beaucoup sont retournés . Des mères et des pères de famille , des économistes , des enseignants , des ingénieurs , des banquiers, des coiffeurs, des étudiants . Par milliers , ils sont revenus , grands et petits ,les yeux larmoyants et le cœur battant. Ma famille et moi en faisons partie. Nos enfants grandiront au Liban.
Ces derniers mois n'ont pas été toujours faciles. Violences ,Tension , stress , peur, incertitude . Beaucoup de proches et certains amis , dès les premiers jours de notre retour , ont sonné le glas." Franchement , vous ne regrettez pas d'être retournés ? "
Sincèrement , nous ne regrettons pas. Nous avions le choix et nous avons librement opté pour le Liban .
Notre pays n'est pas une illusion. Sa constitution a coûté et coûte toujours cher en termes de martyrs , de sacrifices et de pertes de toutes sortes . Guerres , conflits , paix précaire ont marqué son histoire. Que de larmes , que de frustration , que de déception dans ce long et difficile chemin vers l'état de droit , vers le pays souverain et indépendant auquel nous aspirons tous.
Cette terre n'est pas seulement notre droit , c'est aussi notre devoir envers nos enfants . Ne l'abandonnons pas. Ne baissons pas les bras. Luttons chacun dans son domaine. Battons-nous pour la réalisation de notre rêve le plus noble , l'édification de notre pays. Inculquons à nos enfants l'amour de la Paix , du Droit et de la Liberté . Eveillons-les aux valeurs de la Démocratie , de l'Égalité , de la Tolérance et du Respect de l'autre . Ne renonçons pas à nos rêves .Et surtout ne les troquons pas contre d'autres étrangers à nos désirs. Chassons le défaitisme et la résignation de nos vies . Armons notre société de volonté , d'initiatives, d'organisations. Renforçons notre détermination , notre esprit critique et notre foi. Ne baissons pas les bras. Au bout des ténèbres , la lumière jaillira.
Roula Azar Douglas.
Matière à réflexion
Comment sortir de la grave impasse dans laquelle nous végétons ? Où trouver les solutions aux problèmes cardinaux auxquels nous sommes confrontés dans nos frêles tentatives de faire un pays de cette terre de miel et d’encens ?
Dans ma quête de réponses, je suis tombé sur bon nombre d’idées, fruits de longues réflexions de penseurs et d’écrivains, qui depuis le début des temps, se sont penchés sur la condition et la vie humaines. Comme leurs pensées reflètent la réalité de nos jours, et ce malgré les différences d’époque, de géographie, de contexte, de culture, et d’idéologie !
Ce qui suit est un échantillon de citations ô combien applicables à notre situation politique et sociale.
Albert Einstein :
« Je méprise profondément ceux qui aiment marcher en rangs sur une musique : ce ne peut être que par erreur qu’ils ont reçu un cerveau ; une moelle épinière leur suffirait amplement »
« La folie est de toujours se comporter de la même manière et de s’attendre à un résultat différent. »
René Descartes :
« Je ne suis pas de ceux qui estiment que les larmes et la tristesse n’appartiennent qu’aux femmes, et que, pour paraître homme de cœur, on se doive contraindre à montrer toujours un visage tranquille »
Victor Hugo :
« Il faudrait faire pénétrer de toutes parts la lumière dans l’esprit du peuple : car c’est par les ténèbres qu’on le perd »
Jean Anouilh :
Jean-Paul Sartre :
Milan Kundera :
« Selon la manière dont on le présente, le passé de n'importe lequel d'entre nous peut aussi bien devenir la biographie d'un chef d'État bien-aimé que la biographie d'un criminel. »
« [...] les mouvements politiques ne reposent pas sur des attitudes rationnelles mais sur des représentations, des images, des mots, des archétypes dont l'ensemble constitue tel ou tel kitsch politique. »
Albert Brie :
« Campagne électorale : Hostilités portées sur la place publique par les partis politiques, et menées avec les armes conventionnelles du mensonge, du vol, de la haine, du préjugé, du fanatisme, de la calomnie, de la bassesse et de la canaillerie. La lutte se termine ordinairement par la victoire du parti qui a su faire le plus éclatant usage de ces vertus démocratiques. »
Anonyme :
· « Quand vous écoutez un discours politique, il faut, comme à la chasse, tenir compte du vent. »
Désastre politique libanais, en parabole
Le maître dans son allocution à l'université le lendemain affirme que la journée de la veille était réussie.
Les jeunes n'ont pas seulement perdu leur projet , ils n'ont pas seulement perdu un des leurs , ils n'ont pas seulement essuyé des blessés , ils n'ont pas seulement participé à d'infertiles confrontations causant la mort et des blessures chez les autres ,ils ont perdu la chance de développer proprement la capacité d'assumer leurs responsabilités , la possibilité d'évaluer froidement et objectivement leurs actions . Au lieu que cette expérience ne soit au moins profitable comme apprentissage, le maître en voulant sauver son image , leur a volé l'unique bénéfice potentiel de cette activité , la responsabilisation. L'ego du maître doit être moins important que la sécurité et l'avenir des jeunes.
Roula Azar Douglas
Bonne année 2007 !
Roula Azar Douglas