La vie triomphera

Cent . Des milliers. Un million de libanais ont quitté la terre de leurs ancêtres . Laissant derrière eux la famille , des amis , des collègues , toute une vie . Fuyant l'insécurité et le spectre de la guerre et cherchant ailleurs d'autres cieux plus cléments .Changements majeurs , solitudes , difficultés au début puis adaptation , progrès et réussite par la suite dans la plupart des cas. Des années ont passé. Certains chemins se sont croisés. D'autres pas. Cependant ils ont tous en commun ,l'amour d'une patrie, le Liban , terre de miel et d'encens.


Dès les premiers indices de beau temps libanais , tels des oiseaux migrateurs , beaucoup sont retournés . Des mères et des pères de famille , des économistes , des enseignants , des ingénieurs , des banquiers, des coiffeurs, des étudiants . Par milliers , ils sont revenus , grands et petits ,les yeux larmoyants et le cœur battant. Ma famille et moi en faisons partie. Nos enfants grandiront au Liban.

Ces derniers mois n'ont pas été toujours faciles. Violences ,Tension , stress , peur, incertitude . Beaucoup de proches et certains amis , dès les premiers jours de notre retour , ont sonné le glas." Franchement , vous ne regrettez pas d'être retournés ? "
Sincèrement , nous ne regrettons pas. Nous avions le choix et nous avons librement opté pour le Liban .

Notre pays n'est pas une illusion. Sa constitution a coûté et coûte toujours cher en termes de martyrs , de sacrifices et de pertes de toutes sortes . Guerres , conflits , paix précaire ont marqué son histoire. Que de larmes , que de frustration , que de déception dans ce long et difficile chemin vers l'état de droit , vers le pays souverain et indépendant auquel nous aspirons tous.
Cette terre n'est pas seulement notre droit , c'est aussi notre devoir envers nos enfants . Ne l'abandonnons pas. Ne baissons pas les bras. Luttons chacun dans son domaine. Battons-nous pour la réalisation de notre rêve le plus noble , l'édification de notre pays. Inculquons à nos enfants l'amour de la Paix , du Droit et de la Liberté . Eveillons-les aux valeurs de la Démocratie , de l'Égalité , de la Tolérance et du Respect de l'autre . Ne renonçons pas à nos rêves .Et surtout ne les troquons pas contre d'autres étrangers à nos désirs. Chassons le défaitisme et la résignation de nos vies . Armons notre société de volonté , d'initiatives, d'organisations. Renforçons notre détermination , notre esprit critique et notre foi. Ne baissons pas les bras. Au bout des ténèbres , la lumière jaillira.

Roula Azar Douglas.

Matière à réflexion

Comment sortir de la grave impasse dans laquelle nous végétons ? Où trouver les solutions aux problèmes cardinaux auxquels nous sommes confrontés dans nos frêles tentatives de faire un pays de cette terre de miel et d’encens ?
Dans ma quête de réponses, je suis tombé sur bon nombre d’idées, fruits de longues réflexions de penseurs et d’écrivains, qui depuis le début des temps, se sont penchés sur la condition et la vie humaines. Comme leurs pensées reflètent la réalité de nos jours, et ce malgré les différences d’époque, de géographie, de contexte, de culture, et d’idéologie !

Ce qui suit est un échantillon de citations ô combien applicables à notre situation politique et sociale.

Albert Einstein :

« Je méprise profondément ceux qui aiment marcher en rangs sur une musique : ce ne peut être que par erreur qu’ils ont reçu un cerveau ; une moelle épinière leur suffirait amplement »

« La folie est de toujours se comporter de la même manière et de s’attendre à un résultat différent. »

René Descartes :

« Je ne suis pas de ceux qui estiment que les larmes et la tristesse n’appartiennent qu’aux femmes, et que, pour paraître homme de cœur, on se doive contraindre à montrer toujours un visage tranquille »

Victor Hugo :

« Il faudrait faire pénétrer de toutes parts la lumière dans l’esprit du peuple : car c’est par les ténèbres qu’on le perd »

Jean Anouilh :


« Qu’est-ce que gouverner le monde […] sinon faire croire à des imbéciles qu’ils pensent d’eux-mêmes, ce que nous leur faisons penser ? »

Jean-Paul Sartre :


« L’important n’est pas ce qu’on fait de nous, mais ce que nous faisons nous-mêmes de ce qu’on a fait de nous »

Milan Kundera :


« Selon la manière dont on le présente, le passé de n'importe lequel d'entre nous peut aussi bien devenir la biographie d'un chef d'État bien-aimé que la biographie d'un criminel. »

« [...] les mouvements politiques ne reposent pas sur des attitudes rationnelles mais sur des représentations, des images, des mots, des archétypes dont l'ensemble constitue tel ou tel kitsch politique. »

Albert Brie :


« Campagne électorale : Hostilités portées sur la place publique par les partis politiques, et menées avec les armes conventionnelles du mensonge, du vol, de la haine, du préjugé, du fanatisme, de la calomnie, de la bassesse et de la canaillerie. La lutte se termine ordinairement par la victoire du parti qui a su faire le plus éclatant usage de ces vertus démocratiques. »

Anonyme :


· « Quand vous écoutez un discours politique, il faut, comme à la chasse, tenir compte du vent. »

Roula Azar Douglas

Désastre politique libanais, en parabole

De jeunes universitaires , organisent ,sous d'étroites directives de leur maître ,une excursion en ville pour une mission scientifique. Motivés par leur passion , les jeunes partent emballés, animés par leurs visions des futures découvertes qu'ils feront. D'autres jeunes provenant de milieux différents participent à ce projet . Mais pour de nombreuses raisons, leur projet scientifique tourne au désastre. Assumant qu'ils seraient seuls dans le champ, ils entrent en collision frontale avec d'autres étudiants, non concernés par la mission scientifique et travaillant sur un autre projet. De graves confrontations éclatent dans différents points de la ville. Résultat: blessés et tués des deux bords. Les jeunes rentrent ensanglantés chez eux, la mine défaite, les mains vides .
Le maître dans son allocution à l'université le lendemain affirme que la journée de la veille était réussie.
Les jeunes n'ont pas seulement perdu leur projet , ils n'ont pas seulement perdu un des leurs , ils n'ont pas seulement essuyé des blessés , ils n'ont pas seulement participé à d'infertiles confrontations causant la mort et des blessures chez les autres ,ils ont perdu la chance de développer proprement la capacité d'assumer leurs responsabilités , la possibilité d'évaluer froidement et objectivement leurs actions . Au lieu que cette expérience ne soit au moins profitable comme apprentissage, le maître en voulant sauver son image , leur a volé l'unique bénéfice potentiel de cette activité , la responsabilisation. L'ego du maître doit être moins important que la sécurité et l'avenir des jeunes.

Roula Azar Douglas

Bonne année 2007 !

Un jour , tôt ou tard , chaque enfant , dans son chemin vers l'age adulte s'affranchit du rêve du père Noël ,de ses cadeaux , de ses gros rires et de son traîneau volant. Idéalement , ceci ne doit pas atténuer pour autant la magie des fêtes ni l'éclat des lumières du sapin de Noël. Se développer sainement et vivre d'une façon équilibrée c'est maintenir toujours et en dépit de toutes les difficultés, la part du rêve intacte dans notre vie et au sein de nos familles. Ce que j'espère pour mes compatriotes, libanais et libanaises,en ces jours difficiles, est de lutter encore et encore , sans se lasser , ni baisser les bras ,contre la désespérance qui sourdement cherche à s'infiltrer dans chaque foyer. Barons la route au spleen et au désespoir. Chassons les définitivement de nos maisons et de nos vies et gardons toujours au fond de notre esprit une lueur d'espoir. Pas une illusion naïve et éphémère qui en vacillant, risque à chaque fois de nous plonger plus profondément dans les ténèbres mais plutôt une petite lueur douce mais forte et permanente , une lueur qui résiste aux obstacles et aux ennuis , une lueur qui provient de notre foi en l'être humain , en sa volonté de subsister et en son amour de la vie . À tous , je souhaite une bonne année , pleine d'espoir . Un jour l'aube pointera sur notre pays.



Roula Azar Douglas