La responsabilité sociale, ça s’insuffle, ça s’apprend

Hala Berri se rappelle très bien sa première rencontre avec les enfants de Nasma. « J’étais encore étudiante en licence à l’AUB. Je devais faire 40 heures de service communautaire dans le cadre d’un cours. Mon professeur m’a parlé de Nasma qui est un centre d’apprentissage dédié à offrir des chances égales d’éducation et de développement socio-économique aux enfants défavorisés de Hamra, mon quartier. »
Au début, Hala est sceptique. « Je n’étais pas convaincue que je pouvais changer quoi que ce soit dans la vie de ces enfants. » Mais rapidement, les interactions qu’elle a avec ces garçons et ces filles, les sourires qui brillent dans leurs yeux et les petits progrès qu’ils font doucement lui prouvent le contraire. « Réaliser la portée de mon action m’a donné des ailes. Je me suis retrouvée à revenir au centre bien après avoir complété les 40 heures requises par mon cours. De moi-même, sans y être obligée, motivée par le plaisir de v
oir les enfants s’améliorer », s’enthousiasme la jeune fille. 
Au centre Nasma, Hala Berri aide un petit garçon à faire ses devoirs.

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Hala obtient sa licence et entame un master en psychologie de l’éducation. Aujourd’hui, à 24 ans, elle travaille pour Nasma tout en poursuivant ses études.
« Des dizaines d’enfants scolarisés dans des écoles publiques ou des établissements privés gratuits à Beyrouth profitent des services offerts par Nasma », affirme Lama Mikati, directrice du centre. Les éducateurs et les bénévoles les accueillent six jours par semaine, de 14h à 18h, pour les guider, les aider dans leurs études et leur offrir différentes activités récréatives et sociales. Mais par-dessus tout, c’est une image positive d’eux-mêmes et un sentiment d’autoefficacité que Nasma veut donner à ces enfants. (L’autoefficacité est la conviction – fondée ou non – de la part d’une personne qu’elle possède la capacité de réaliser des tâches. Plus grand est ce sentiment, plus élevés sont les objectifs que s’impose cette personne, et plus fort est l’engagement dans leur poursuite). « Chaque année, des dizaines d’étudiants de l’AUB, de la LAU, de l’ACS et de l’IC s’engagent auprès de notre centre, animés par le désir de s’impliquer dans la communauté », pousuit Lama. 
Oui, l’engagement communautaire, ça s’apprend. Au Canada, des universités l’intègrent à tous les programmes d’études. L’apprentissage par le service communautaire permet aux étudiants de développer leur sens de la responsabilité civique et d’accroître leur compréhension de leur domaine de formation à travers une réflexion active de leur action bénévole. 

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