Handicap : les photographies qui brisent les préjugés

Photo Ghina Fleyfel
Des sourires. Des accolades. De la tendresse. Du bonheur. C’est ce que montrent les photographies accrochées depuis le mercredi 12 décembre aux murs de la salle d’exposition de l’Institut français du Liban. Des clichés sur le thème du handicap – vivants et esthétiques – réalisés par des étudiants en photographie de l’ALBA qui, sous la supervision du photographe Samer Mohdad, ont réussi à capturer des regards, des gestes et des émotions, sans voyeurisme déplacé, et à fixer sur pellicule des moments et des scènes de la vie d’enfants de Sesobel. On y voit des filles et des garçons – atteints de handicaps physiques ou mentaux – en train de jouer, de danser, de faire de la peinture, de nager, de manger. On y voit des regards échangés, des mains qui se touchent, des plaisirs partagés. Et beaucoup de douceur. Un remarquable travail artistique et humain, effectué par des étudiants dont « l’implication a été au-delà du travail scolaire », aux dires d’Alain Brenas, responsable du département arts graphiques et publicité à l’ALBA.

Une expo et un livre
« Le contact avec ces enfants m’a beaucoup touché », raconte Georges Abi Aad. Le jeune homme de 22 ans trouve que cette exposition, qui s’inscrit dans le cadre du 35e anniversaire de Sesobel, montre l’handicap d’une autre façon. Ghina Fleyfel, 24 ans, étudiante en 5e année de photographie, n’avait jamais rencontré de personnes vivant avec un handicap. La petite appréhension qui a précédé sa première visite à l’association s’est vite dissipée, remplacée par le plaisir de découvrir « l’incroyable énergie positive » qui émane des enfants. Jad Safar, quant à lui, estime qu’outre un bienfait sur le plan personnel, cette expérience lui a permis « d’apprendre beaucoup sur l’aspect technique de la photographie ».
Parallèlement à l’exposition, Sesobel publie 7 jours parmi les anges. Un livre touchant – préfacé par Salah Stétié – dans lequel David Hury, écrivain et journaliste, raconte dans un style vivant et imagé l’histoire de Sesobel. « Il m’était impossible de me limiter à une vision institutionnelle et formelle. Il me fallait raconter une histoire. Celle des trente-cinq dernières années, par petites touches, mais surtout celle de tous (ces) personnages, en les rendant vivants, en les faisant parler, en les faisant évoluer dans leur cadre de vie, comme les personnages d’un roman en cours d’écriture », écrit l’auteur dans son avant-propos.
536 enfants de toutes les régions du Liban sont actuellement pris en charge par Sesobel qui, depuis 1977, s’occupe des enfants atteints de handicaps, physiques et mentaux, soutient leurs familles et travaille à améliorer la perception qu’a la société du handicap.
L’exposition se poursuivra à l’Institut français, rue de Damas à Beyrouth, jusqu’au 5 janvier. 

Aucun commentaire: