La fille qui ressuscite des œuvres d’art

Mélina, dans son atelier à Mar Takla.
Mélina Moussalli n’est pas uniquement jeune et charmante. Elle est aussi, et avant tout, intelligente, déterminée et passionnée. Et c’est de sa passion : l’art, ou plus précisément de son métier : la conservation et la restauration d’œuvres et d’objets d’art, qu’elle  m'a parlé en toute spontanéité. « Ce qui m’a poussée à m’aventurer dans ce domaine, c’est ma passion pour les métiers d’art et l’importance que revêt pour moi le fait de conserver ce qui était et de préserver l’intégrité non seulement des artistes originaux, mais aussi de l’art lui-même. »
Animée, pour l’art, d’un amour pérenne qui remonte à son enfance – sa mère est artiste –, Mélina intègre l’AUB pour poursuivre une licence en histoire de l’art et des beaux-arts. Mais sa formation pratique, c’est à l’atelier de restauration de Marion Boyer à Paris qu’elle l’effectue. « Le stage d’un an m’a donné l’occasion de travailler sur tout genre d’œuvres d’art provenant de chez Drouot, Christies... et en particulier sur des tableaux tibétains du musée Guimet de France », précise la jeune artiste de 25 ans qui avait complété préalablement des études de trois ans en restauration de tableaux et de céramiques aux Paris-Ateliers, en France. 

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Aujourd’hui, Mélina passe le plus clair de son temps dans son atelier – lumineux et calme – qu’elle a courageusement aménagé en octobre 2011, dans un quartier paisible de Mar Takla. « Pour moi, restaurer des tableaux et des objets en céramique n’est pas seulement un métier, c’est également un loisir », confie-t-elle. Parmi les multiples tâches professionnelles dont elle s’acquitte avec soin, nettoyer des tableaux lui procure un plaisir évident. « C’est merveilleux ! C’est toujours une découverte. On voit le tableau changer et se métamorphoser sous nos yeux », s’enthousiasme-t-elle d’une voix douce, presque timide, malgré l’ardeur qui s’en dégage. « Permettre au tableau de respirer », « redonner vie », « protéger », des expressions qui reviennent souvent dans sa bouche. « Pour moi, un tableau, c’est vivant », confirme-t-elle.
Les débuts sont-ils difficiles dans ce domaine ? « Les gens ont peur de confier leurs œuvres à des personnes qu’ils ne connaissent pas encore », admet-elle. Pour se faire connaître, elle visite des galeries, des antiquaires et distribue des brochures. « Petit à petit, les gens sont venus. Ils ont vu mon travail et se sont sentis plus confiants », raconte la jeune artiste qui, parallèlement à son métier, cherche à transmettre sa passion pour l’art en donnant des cours de peinture dans son atelier.
Mélina participe à l’exposition Afkart, prévue du 14 au 20 décembre au BIEL. Elle conclut : « Les œuvres d’art, comme les êtres vivants, ont besoin de soins. Il ne faut pas les laisser mourir. »
www.melinamoussalli.com 

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